Certes il sera chômé pour la plupart d’entre nous mais sans manifestation ou presque. On ne prendra pas la rue même si ce ne sont pas les raisons et l’envie qui nous manquent.
De toute façon, il y aura tout de même quelques tentatives de rassemblements ou de regroupements pour au moins faire entendre la colère sociale. Il y aura aussi des actions symboliques, des manifestations en ligne, des cris et des chansons de résistances aux fenêtres, des banderoles ou pancartes installées sur les balcons ou autres initiatives qui rendront visibles l’exigence d’un autre monde. D’une manière ou d’une autre, on se fera entendre. Mais surtout on se préparera à la suite.
Car nous savons que la sortie prochaine et progressive du confinement ne signifiera pas que la crise sanitaire et humanitaire est derrière nous. Nous savons aussi que le monde que nous préparent le gouvernement et la classe des possédants ressemblera beaucoup au monde d’avant l’épidémie mais en pire. Parce qu’il ne changeront pas leur politiques libérales et criminelles qui ne font que défendre les intérêts égoïstes d’une poignée de fortunés.
Le problème qui nous est posé c’est celui, encore et encore, de défendre nos intérêts collectifs, ceux de notre camp social, celui des modestes, des plus pauvres, des précaires, des oubliés, des exclus … Il nous faut un plan de sortie du confinement, qui revendique des réponses aux urgences sociales et la construction d’une autre société. Il faut se réapproprier les richesses et le pouvoir, pour les redistribuer équitablement, pour tout réorganiser, car il faut tout mettre sous contrôle public. Il faut évidemment des services publics partout et pour toutes et tous. Et il faut une démocratie directe, dans les quartiers, une population qui décide et organise sa vie sociale quotidienne.
Pour cela, pour ne pas subir les injustices et toutes les oppressions, il nous faudra bien prendre nos affaires en main, nous occuper de nous, ensemble, solidairement.
Autrement dit, le déconfinement devra rimer avec résistances et luttes collectives, de manière unitaire, avec l’ensemble du mouvement social. C’est ce que nous voulons discuter à l’occasion de notre meeting en ligne du 1er mai à 18h30.
Philippe Poutou, le 30 avril 2020.
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