Et c’est reparti comme avant ? 

Nous ne savons pas vers quoi nous allons, si c’est vers le retour d’une situation « normale » ou si on doit se préparer à un rebond de l’épidémie. Nous sommes partagé.e.s entre cette idée qu’il faut bien sortir du confinement (ce n’est pas une vie !) et en même temps on a beaucoup d’appréhensions. Les conditions de reprise de l’activité nous apparaît très hasardeuses. Comme d’ailleurs toute la gestion de la crise par le gouvernement : il ne maîtrise rien, ceci étant aggravé par le peu de préoccupation qu’il a de la santé de la population.

On le voit avec tous ces discours sur la « nécessaire » reprise du travail, reprenant sans filtre les discours du Medef et des capitalistes : on a bien compris, la machine à profits doit redémarrer. Et donc revoilà la propagande libérale avec les mêmes vieilles recettes : faudra faire des sacrifices, penser à augmenter le temps de travail, accepter de perdre des jours fériés, faire sauter quelques jours de vacances … et oui l’heure serait à se remettre au travail ! 

Exactement les mêmes absurdités, le même cynisme qu’avant la crise sanitaire.

Comme si l’épidémie était finalement une opportunité pour les dominants de broyer encore un peu plus les acquis sociaux, les droits de la population (au travail et dans la vie) pour s’accaparer une part plus grande des richesses produites.

Ils n’ont pas honte ces ministres, ces soit-disant experts qui squattent les plateaux télé, de nous expliquer d’aller travailler et de rattraper le retard. Ces hypocrites nous parlent de sauver la « nation », remercient les soignants, les éboueurs, les livreurs, les enseignants … mais chacun doit rester à sa place : il y a celles et ceux qui vont risquer leur vie au boulot et dans les transports pour y aller et puis il y a ceux qui profitent. C’est toujours pareil. Et là, on repart comme avant.

Sauf qu’il faudrait que ça change et même radicalement.

La crise sanitaire ce n’est pas celle d’un virus aussi dangereux soit-il. C’est la crise d’un modèle du chacun pour soi, de l’individualisme, celui qui casse de tout ce qui est solidaire et collectif. C’est ce modèle qu’il attaquer et c’est à nous de le faire. Il faudrait qu’on arrête de se laisser-faire, qu’on prenne les choses en mains.

On voit bien qu’il faut changer les choses mais comment faire, comment prendre confiance et trouver les forces de le faire ? Alors à nous de discuter, de nous retrouver, de construire ensemble les résistances, dans les quartiers, sur les lieux de travail, partout nous avons intérêt à défendre notre santé, nos vies. Il n’y a que nous pour le faire largement, dans la population, que nous soyons militant.e.s ou pas, dans des organisations associatives, syndicales, politiques. C’est à nous de batailler pour ce qu’on veut, pour satisfaire nos besoins sociaux fondamentaux, pour notre dignité. Pour ne pas payer encore les pots cassés, il nous faudra batailler pour faire payer la crise aux responsables, à ceux qui dirigent et qui possèdent.

Il est nécessaire de répartir les richesses, et plus que ça, de reprendre ces richesses qui sont collectives en socialisant les secteurs essentiels de l’économie (santé….) en développant et généralisant les services publics, en construisant une démocratie directe qui donne les moyens d’organiser et décider de ce qui nous concerne directement… Et tant d’autres choses encore. A nous d’exprimer nos colères et d’organiser notre révolte.

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