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Cette nouvelle est passée presque inaperçue du fait de la crise sanitaire. !

Le R(f)N a Bordeaux a obtenu un score de 3,36% des voix. (1)


Il y’a peu d’occasions où les militants se croisent pendant une campagne électorale, et particulièrement ceux du R(f)N puisqu’ils ne sont pas présents sur le terrain, surfant uniquement sur leurs discours racistes et passéistes.


Pourtant, à deux occasions j’ai eu l’occasion d’en croiser et à chaque fois ce ne fut pas un plaisir.


La première fois c’est lors de ce qu’on appelle la « commission de propagande » qui se tient à la mairie et où on fait valider nos documents de campagne par un magistrat. C’est un moment assez désagréable où tout le monde se tutoie comme si militer faisait de nous des amis. Il est hors de question de rentrer dans leur jeu, pour une fois je vouvoie ! Il ne faut ne pas laisser penser que notre profession de foi ou notre affiche de campagne puisse être un papier officiel de l’Etat. Les magistrats traquent les drapeaux français, les logos officiels, les Mariannes…
Pour notre profession de foi du premier tour, un dessinateur nous avait fait une caricature de la mairie de Bordeaux avec devant un lanceur humain depuis lequel Philippe Poutou était propulsé au palais Rohan. On avait laissé un tout petit drapeau français sur l’hôtel de ville. Les magistrats tiquent. Avis des autres candidats pour savoir si les magistrats laissent passer, sachant que notre profession était déjà partie à l’imprimerie. Le seul qui s’oppose à ce qu’on puisse la distribuer est le délégué R(f)N… Drôle de situation!


La deuxième fois c’est le 8 mars, lors du débat Sud-Ouest avec « tous » les candidats. Tous sauf deux, Yves Simonet et Fanny Quandale candidate de LO, le jour de la journée internationale des droits des femmes ça ne les a pas dérangé plus que ça de ne pas inviter la seule candidate de ces élections.
On était plusieurs de Bordeaux en Luttes venus soutenir notre candidat à la tribune. Pendant le débat, j’ai reçu des messages de plusieurs camarades pour m’avertir que l’un des supporters du R(f)N me prenait en photo. J’avoue que le débat est devenu désagréable, je me suis souvenu qu’il fut un temps où certains militants FN jetaient des arabes à la Seine en sortant de leur manifestation… (2).
Au final, c’est tous les camarades qu’il prenait en photo. Ils nous fichent ? Je suis allé lui dire ce que j’en pensais à la fin du débat.

La dernière question du débat était posée par une habitante de Bordeaux, et portait sur les mégots de cigarettes laissés au sol. A ce moment là, Philippe Poutou a répondu ce que nous en pensions mais surtout ce que nous pensons des gens qui dorment au sol et du fait que lors d’un débat, on ne puisse pas parler directement aux autres candidats : « Là on est côte à côte et on arrive pas à se dire tout le mal qu’on pense les uns des autres, et moi j’ai envie de dire tout le mal que je pense de l’extrême droite, du Front National, j’ai envie de dire du mal du racisme et tout ça » les journalistes le coupent, il reprend « mais ouais mais ça fait partie des discussions, les municipales c’est une question politique ».
Le débat est devenu intéressant à la dernière minute.

A 1 heure 34 pour l’intervention en question.

(1). https://www.lemonde.fr/resultats-elections/bordeaux-33063/
(2). https://www.lecourrierdelatlas.com/societe-il-y-a-ans-brahim-bouarram-mourait-noye-tue-par-des-militants-du-front-national-21954

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