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Monsieur Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole,

Nous apprenons par voie de presse que vous procédez à une assignation au tribunal en vue d’une expulsion des personnes qui vivent sous la passerelle derrière Ikéa à Bordeaux-lac.

Nous avons alerté à plusieurs reprises, le conseil de Bordeaux Métropole et le Conseil municipal de Bordeaux de la situation dramatique que vivent les personnes sans-abri.

En effet, depuis déjà longtemps, les associations remontent la difficulté que vivent notamment les habitant.e.s qui résident autour du lac, qui demandent un point d’eau, de l’électricité et un accès wifi.

Un diagnostic multi-sectoriel avait même été effectué par Action Contre la Faim en juillet 2020. Ce rapport révélait, entre autres, que 56 personnes vivaient sans logement autour du lac, 91% de ces personnes répondaient qu’elles étaient dans un stress quotidien et 61% sans assistance juridique et sociale.

Les associations se sont battues pour obtenir un barnum appelé « point solidarité » où se déroulent des distributions alimentaires, d’hygiène et de vêtements.

De plus, partout en France la demande en aide alimentaire explose. Sur les distributions du lac, les associations rendent compte que le public concerné n’est pas seulement les personnes sans-abri mais aussi  les familles résidant aux alentours qui ne peuvent plus vivre dignement.

La situation sociale dans notre métropole est à l’image du pays et découle de crises successives d’un système que vous soutenez.

En prenant la décision d’expulser des personnes sans-abri du lieu où elles ont trouvé refuge, vous démontrez votre méconnaissance du terrain et le peu d’implication personnelle que vous mettez pour lutter contre la pauvreté. De la même manière, nous dénonçons vos propos sur « La Zone Libre » de Cenon, en conseil municipal de Mérignac, propos très éloignés de la réalité que vivaient à la fois ses familles et les militant.e.s qui les accompagnent, que vous devriez rencontrer.

C’est pourquoi, nous vous demandons de retirer votre plainte demandant l’expulsion à l’encontre des personnes qui vivent sous cette passerelle et autres ponts et à la place de répondre positivement, et rapidement, aux revendications des associations humanitaires qui demandent à minima : eau, électricité et wifi et des hébergements.

Cordialement.

Bordeaux en Luttes.

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