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Depuis le début du confinement, nous voyons clairement que c’est un problème pour les capitalistes.

Ce qui compte pour eux et leur fidèle représentant syndical, le Medef, c’est d’abord la santé des profits, avant celle des travailleurs, celle de la population. C’est ainsi que des salarié·e·s dans le commerce (Amazon), dans l’industrie (Renault, PSA, Getrag Ford, entre autres…), sont amené·e·s à prendre des risques énormes, travaillant dans des conditions dangereuses, sans protection la plupart du temps et sans possibilité de respecter la distanciation sociale. Cela arrive aussi dans des entreprises publiques peu scrupuleuses et déjà bien habituées au mépris de la santé des travailleurs, comme La Poste.


Le cynisme patronal (on parle des gros évidemment) n’a eu pour seule limite jusqu’à présent qu’une sorte de prudence liée à l’émotion d’une épidémie meurtrière.

Mais le temps passe et les déclarations se font plus claires au fil des jours : « il faut redémarrer l’activité ! ». Avec des arguments terribles, empreints d’un chantage incroyable, comme quoi l’économie va vivre une crise terrible et donc pour en limiter les dégâts, plus on travaillerait plus on réduirait la récession qui s’annonce. Sauf que leur économie est en crise depuis longtemps et que nous le payons très cher. Ils se rendent donc bien compte que sans les salarié·e·s, ils ne sont rien, et nous savons qu’à court terme, ils ne sortiront pas leur système de la récession sans nous faire travailler encore plus !


C’est au nom de cette « crise » économique que nous subissons suppressions d’emplois, licenciements, fermetures, liquidations, baisses des salaires, surcharge de travail, dégradation des services publics et de la sécurité sociale, reculs des retraites…

Et c’est cette économie qu’il faudrait absolument redémarrer ? Avec la même irrationalité, la même tendance régulière à la « crise » ? Dans les mêmes conditions, avec les mêmes valeurs, les mêmes options ? L’égoïsme des capitalistes, ce n’est pas un scoop. Et ce n’est pas la crise sanitaire et humanitaire du moment, à l’échelle de la planète qui va les arrêter.


 Pris dans la concurrence internationale, les capitalistes ne peuvent plus redistribuer les richesses sans perdre des parts de marché. 


Le problème pour nous reste le même depuis longtemps : comment pourra-t-on arrêter cette machine infernale, cette machine à broyer les gens ? C’est seulement notre résistance, nos combats pour défendre notre santé et nos vies qui peuvent changer la donne. C’est à nous d’imposer une économie qui a pour seule préoccupation de répondre aux besoins sociaux de la population, qui respecte la planète et la santé des gens, une économie forcément émancipée, débarrassée des mains du privé mais sous contrôle public des salarié·e·s, où tout ce qui correspond aux besoins vitaux est socialisé.

La crise actuelle ne fait que confirmer les urgences politiques, démocratiques, sociales, écologiques que nous avions défendues pendant la campagne municipale.

Bordeaux en luttes, le 12 avril 2020.

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