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Bonjour M. Florian,

En ce jeudi 14 mai, quatrième jour de «déconfinement» je reçois le masque tant annoncé par la Mairie de Bordeaux. Au premier regard, j’avoue avoir ressenti un certain ravissement : il est noir, ma couleur préférée ! Ma joie a été de courte durée.

Je regarde de plus près. Ce masque n’est pas en tissu comme annoncé dans le courrier joint. Il est en matière synthétique. De ce fait, il n’a aucune souplesse. Par ailleurs il a une largeur de 8 centimètres : il couvre mon visage jusqu’au menton. Pour information, je mesure un mètre cinquante cinq et j’ai un visage proportionné à ma taille … j’imagine l’effet produit sur quelqu’un de plus grand.

Je m’intéresse alors à la notice jointe. On m’explique qu’il me faut laver ce «masque» à la machine à laver et j’en suis ravie, je peux le «mettre» avec mon linge.

En résumé, je reçois un masque le 14 mai 2020, quatrième jour de déconfinement. Je dispose d’un seul masque qui est censé ne servir que quatre heures et il me faut le laver en machine. En conséquence, je vous informe Mr Florian que je vous ferai parvenir mes prochaines factures d’eau et d’électricité.

Il est notifié également : «après avoir touché le masque, lavez-vous les mains avec de l’eau et du savon ou de la solution hydro-alcoolique». J’avoue avoir été quelque peu perturbée par cette préconisation. Est-ce parce qu’on ne peut pas mettre ses mains dans la machine à laver qu’un simple lavage de main suffit à éliminer le virus ?

Je vous informe également de mon intention de me renseigner auprès de personnes compétentes pour savoir s’il est légal qu’aucun masque n’ait été fourni à la population au premier jour du déconfinement, voire durant le confinement. En effet, j’attends du premier magistrat de ma ville qu’il applique la loi. Voici celle qui nous intéresse : article L.2212.2 du Code Général des Collectivités Territoriales.
«
La police municipale a pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques ». Elle comprend notamment, le soin de prévenir, par des précautions convenables, et de faire cesser, par la distribution des secours nécessaires, les accidents et les fléaux calamiteux ainsi que les pollutions de toute nature, tels que les incendies, les inondations, les ruptures de digues, les éboulements de terre ou de rochers, les avalanches ou autres accidents naturels, les maladies épidémiques ou contagieuses, les épizooties, de pourvoir d’urgence à toutes les mesures d’assistance et de secours et, s’il y a lieu, de provoquer l’intervention de l’administration supérieure.»

Vous me voyez ravie de constater, que, lors d’une épidémie, notre police municipale possède d’autres compétences que celle du contrôle.

Je voulais tout de même vous rassurer me concernant. Je possède de magnifiques masques en tissu depuis plusieurs semaines. En effet, plusieurs personnes autour de moi se sont rapidement retroussé les manches afin de participer à la protection de chacun-e face à cette épidémie. Grâce à leur fort engagement, j’ai pu largement distribuer ces maques si importants pour se protéger d’un virus.

Je connais l’engagement financier que ça leur a demandé. Je joindrais donc à mes factures les notes de tissu et d’élastique de mes amies.

Je vous adresse mes considérations distinguées et vous donne rendez-vous à la prochaine échéance des élections municipales de Bordeaux. Je suis impatiente d’échanger avec les bordelais-es sur le thème de la responsabilité des élus.

Sandra.

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